sábado, 10 de agosto de 2019


Je ne suis pas encore mort, encore seul,
Tant qu' avec ma compagne mendiante
Je profite de la majesté des plaines,
De la brume, des tempêtes de neige, de la faim.

Dans la beauté, dans le faste de la misère,
Je vis seul, tranquille et consolé,
Ces jours et ces nuits sont bénis
Et le travail mélodieux est sans péché.

Malheureux celui qu'un aboiement effraie
Comme son ombre et que le vent fauche,
Et misérable celui qui, à demimort,
Demande à son ombre l'aumône.


  Mandelstam, Ossip. Poèmes. Paris: Éditions Librairie du Globe, 1992, pp 165-167 (Traduit du russe par Philippe Jaccottet).


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